Je m’appelle RADAR, Reif Larsen

Bonjour, après un petit moment sans publier, le temps de lire ce livre correspondant à la 31ème thématique de la liste : « Un livre avec des illustrations », je vais vous parler aujourd’hui d’un « petit » OLNI (objet livresque non identifié) de presque 760 pages éditées par Le Livre de Poche dans une dimension intermédiaire entre le poche et le grand format.

Que peuvent avoir en commun la physique quantique, l’art et la guerre ? Ce roman, divisé en 5 parties comme autant d’actes d’une même pièce, nous en montre une possibilité. Il débute avec la naissance de Radar Radmanovic, fils de Charlene et Kermin Radmanovic, qui arrive au monde complètement noir alors que ses parents sont blancs (je ne révèle rien, ces informations figurent sur le quatrième de couverture). Et de ce point de départ qui n’en est finalement pas un, il nous transporte depuis les Etats-Unis, en Norvège, en ex-Yougoslavie, en Indochine, et même au Congo, au gré des époques et des conflits qui ont marqué ces différents territoires.

Pour servir de fil conducteur à ce roman, donc, la physique quantique, que des scientifiques artistes, ou artistes scientifiques, vont utiliser pour monter des spectacles de marionnettes à la fois éphémères et tout en légèreté.

Reif Larsen, dans son roman, nous fait comprendre que ce qui compte, c’est l’œuvre et pas son auteur. Ses protagonistes, il les a créés minutieusement, en profondeur. Ils semblent être une entité différente de lui, de ce qui a jailli de son esprit, et elles se mettent en scène pour créer elles-mêmes des œuvres, qui se veulent elles-mêmes indépendantes... Le tout donne une impression de poupées russes, avec des imbrications d’histoires les unes dans les autres.

Décrit de telle manière (taille imposante du livre, physique quantique, imbrications diverses…) ce livre pourrait faire peur… et pourtant, l’écriture est tellement fluide, les histoires tellement bien mises en scène, les personnages tellement bien développés, que l’on se surprend à tourner les pages aisément, tout comme on sourit régulièrement, à certains propos ou à l’apparition d’une nouvelle idée de l’auteur, dont on se demande où il va chercher une telle inspiration. C’est ainsi par exemple que, comme dans son précédent roman, « L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet », des illustrations (c’était le but de ma lecture), dont on se demande sans arrêt si elles sont réelles et détournées, ou créées de toute pièce, sont parsemées au gré des pages.   

J’ai découvert ici un roman plein d’imagination, d’enchantement, de profondeur, aussi, qui arrive à montrer que même dans les heures les plus sombres de l’Histoire, le beau est suffisamment important pour devoir continuer à être mis en scène.  

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