Brûler, brûler, brûler, Lisette Lombé

Dans la liste de défis, le 24ème propose « Un livre qui sort de votre zone de confort ». Après avoir d’abord pensé à lire un livre de science-fiction, qui n’est pas ce que j’affectionne le plus, c’est finalement en pensant à @Madame Lit qui affectionne énormément ce genre que j’ai décidé de lire un livre de poésie. Elle m’avait expliqué qu’il était important de se renseigner sur l’auteur afin de percevoir mieux le sens de notre lecture, et c’est donc ce que j’ai fait également et que je vous partage en quelques mots, avant de parler du livre proprement dit.

Lisette Lombé est une artiste belgo-congolaise née à Namur en 1978. Romaniste de formation, elle travaille l’écriture et le rapport à l’écriture par le biais d’ateliers menés dans différents pays. Depuis 2015, elle slame ses productions et met en avant d’autres artistes féminines slameuses, poétesses ou rappeuses, via L-Slam qu’elle co-fonde.

Comme elle l’explique sur son site (www.lisettelombe.com) : « Artiste plurielle, passe-frontières, Lisette Lombé s’anime à travers des pratiques poétiques, scéniques, plastiques, militantes et pédagogiques. Ses espaces d’écriture et de luttes s’appuient sur sa propre chair métissée, son parcours de femme, de mère, d’enseignante. En dérivent des collages, des performances, des livres et des ateliers, passeurs de rage et d’éros. (…) »

Afin de m’imprégner d’elle et de ses créations, je l’ai écoutée à diverses reprises avant d’entamer la lecture de son recueil de textes. J’ai apprécié sa diction claire et sa façon de nous toucher au cœur par ses mots qui vont droit au but, tout en faisant de jolies circonvolutions dans les airs.

Brûler brûler brûler est un recueil reprenant des textes pour la plupart déjà publiés auparavant. Il est illustré par des collages réalisés par Lisette Lombé, qui subliment son écriture haletante. Dans les textes qu’elle présente, et que j’ai lus à voix haute pour m’en imprégner un maximum, ce sont « ceux des derniers rangs », comme elle l’écrit dans son introduction : ceux qui n’ont habituellement pas de voix, qui prennent la parole et disent ce qu’ils ont à dire : la mère d’une fille partie en Syrie, celle d’un jeune homosexuel, des personnes précarisées, victimes de racisme…

Par des mots à la fois percutants et répétés, développés pour mieux nous en imprégner, elle nous emporte dans des vagues de sentiments toujours plus forts telle une marée d’équinoxe. Elle dénonce les injustices du passé, qui continuent et ne semblent pas avoir d’issue, et cela résonne en nous de manière juste, parce que ses mots sont vrais. Et le feu qui l’anime, elle nous le transmet, qu’il soit de rage ou de jouissance.

En termes de lecture, il est certain que j’ai été sortie de ma zone de confort, mais pour quelle claque ! Merci Lisette Lombé, pour vos mots qui dénoncent, qui luttent et qui osent.  

Commentaires

  1. Merci pour la mention en début d'article! C'est gentil. Lire de la poésie relève de l'expérience intime. On peut aimer ou pas. Une ou un poète peut nous toucher, un autre pas. L'important, c'est d'en lire, d'en relire. J'achète beaucoup de recueils car je ne pourrais pas vivre sans poésie. Je viens de me procurer le recueil d'une immense poète américaine : Anne Sexton. J'ai hâte d'en parler davantage. Merci de nous faire découvrir la poésie de ton coin du monde!

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