Emmanuel B. Dongala, Les petits garçons naissent aussi des étoiles

L’auteur que je souhaiterais mettre en avant aujourd’hui est Emmanuel B. Dongala.

Né Emmanuel Boundzéki Dongala en 1941 en République centrafricaine, cet auteur congolais (Congo Brazzaville) a tout d’abord exercé le métier de professeur de chimie. Il commence néanmoins à écrire assez tôt, et publie son premier livre, « Un fusil dans la main, un poème dans la poche », en 1973. En-dehors des six romans qu’il a écrits jusqu’ici, il est également l’auteur d’un recueil de nouvelles et de trois pièces de théâtre.

Dans ses récits, il nous montre la réalité sociale et politique de l’Afrique centrale et des Africains, et laisse transparaître son inquiétude par rapport aux dérives qui peuvent être constatées à différents égards.

Ayant fui son pays à la suite de la guerre civile née au retour de Sassou-Nguesso en 1997, Emmanuel Dongala se réfugie aux Etats-Unis où il vit toujours.

Les petits garçons naissent aussi des étoiles

Matapari, dernier né (et de loin !) de triplés en 1980, ce qui va lui valoir un statut particulier, nous décrit, tout au long de ce roman, l’évolution de son pays, le Congo (Brazzaville) à travers ce qu’il observe auprès de ses parents (son père, instituteur féru de sciences et attaché aux valeurs de la laïcité, et sa maman très pieuse), de son oncle Boula-Boula, investi de manière un tantinet opportuniste en politique au gré des évolutions prenant place dans le pays et de son entourage. Petit garçon très curieux, il nous fait explorer, tout d’abord avec une naïveté attendrissante, puis de manière plus affinée au fur et à mesure qu’il grandit, avec plein d’humour et un regard lucide, les heurts et malheurs de ce Congo à la recherche de lui-même. 

En construisant de tels personnages, Emmanuel B. Dongala nous permet de rentrer de manière positive dans un message qui ne l’est pas tant que cela par rapport à l’évolution de son pays. L’écriture est savoureuse, et tout en dénonçant la versatilité qui règne en politique, la corruption et les dérives religieuses, il parvient à garder tout au long du livre un ton empreint de bienveillance.

J’ai énormément aimé ce livre qui se lit sans efforts. Matapari est touchant, la façon dont il aborde les choses avec curiosité et intérêt nous donne envie de tourner chaque page.  La vision du Congo qu’il nous propose est pourtant féroce, mais lui, qui évolue dans ce pays, est tellement plein d’optimisme, de sagesse et d’intelligence que l’on referme les pages de ce roman en se disant que tant qu’il existera des personnes comme Matapari et ses parents, tout espoir n’est pas perdu.

Autres livres lus de lui : Photo de groupe au bord du fleuve, La Sonate à Bridgetower

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