Dans l’or du temps, Claudie Gallay

Bonjour ! Le livre dont je vais vous parler aujourd’hui se trouvait dans ma bibliothèque depuis un certain nombre d’années déjà, reçu « en cadeau à l’achat de 2 Babel ». J’ai profité de la 32ème thématique de la liste, « Un livre dont le nom de l’auteur fait deux syllabes », pour l’en sortir et le découvrir.

Peut-être s’appelle-t-il François, Alain, Simon, Thomas ou Louis. Il est en tout cas en couple avec Anna, avec qui il a eu des jumelles il y a maintenant sept ans, et semble ne plus vivre réellement sa vie, mais plutôt la subir, comme par habitude. Lors de vacances familiales en Normandie, il rencontre fortuitement Alice, une femme d’un âge certain au caractère affirmé, qui vit avec sa sœur dans une maison au bord de la mer. Ils se découvrent un intérêt commun au travers de statuettes rituelles venant d’amérindiens Hopi (une tribu d’Arizona).

Alice, au fur et à mesure des rencontres, choisit de s’ouvrir à cet homme qui ne dit rien de lui ni des autres… parce que, possiblement, le fait de ne rien dire dit au contraire tout… François, Alain, Simon, Thomas ou Louis, lui, enlisé dans son quotidien, s’échappe de plus en plus chez elle, comme pour pouvoir combler un vide qui n’est pourtant jamais clairement exprimé.

Dans ce roman aux phrases très courtes, qui donnent presqu’un sentiment de suffocation en dépit par ailleurs d’une grande sensation de langueur, se ressent toute l’ambivalence vécue par François, Alain, Simon, Thomas ou Louis, déchiré entre ce qu’il ressent de manière de plus en plus floue pour sa femme et ses filles, et son besoin de toujours retourner vers Alice, qui n’est pourtant pas spécialement tendre avec lui.

En-dehors de l’histoire principale, nous en apprenons également un peu sur André Breton, son séjour aux Etats-Unis, et par là même sur la culture Hopi.

J’ai éprouvé des difficultés avec ces chapitres où intervenaient tout à coup André Breton. Ils me donnaient le sentiment d’avoir été déposés là sans être vraiment intégrés au roman, plus comme une envie de l’auteur de nous le faire connaître. Et si j’ai apprécié apprendre certaines choses sur ce grand surréaliste, je pense que l’histoire aurait pu être aussi réussie, voire plus cohérente, sans lui.

C’est donc fort partagée que je sors de ma lecture. J’ai apprécié ce jeu, tout en lenteur, entre Alice et celui dont on ne saura jamais le nom, le narrateur. Cependant, peut-être à cause de ce style haché, je n’ai pas vraiment réussi à trouver de liant à cette histoire (et en même temps, qui dit que ce n’est pas là qu’est le véritable hommage à André Breton ?).

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