Azincourt par temps de pluie, Jean Teulé

Aujourd’hui, c’est « Un livre avec un cheval sur la couverture », 38ème proposition de la liste, que je vais vous présenter.

Azincourt, Nord de la France, à une quarantaine de kilomètres du littoral… Une journée pluvieuse d’octobre 1415 dans cette petite bourgade d’Artois. Les Anglais, après avoir conquis Harfleur et subi une épidémie de dysenterie, sont sur le chemin du retour vers l’Angleterre pour y reprendre des forces. C’est au moment où ils s’arrêtent à Azincourt que l’armée française et ses chevaliers dans la plus pure tradition, à coups d’étendards et d’oriflammes, et dans un climat de fête, se prépare à leur tomber dessus.

Je ne vais pas vous faire l’injure de vous raconter l’issue de cette histoire. Tout d’abord, parce qu’un certain nombre d’entre vous la connaît, et ensuite, pour les autres, ce roman sera l’occasion d’en avoir une approche particulière.

J’ai entamé cette lecture avec un a priori, n’appréciant pas forcément le caractère grivois que Jean Teulé semble désireux de mettre dans ses romans. Je ne veux pas généraliser sur l’ensemble de son œuvre, que je ne connais finalement guère, mais en ayant fait connaissance avec cet auteur via « Héloïse, ouille » (que j’ai abandonné avant la fin tant j’étais écœurée du ton gras et libidineux du roman), je dois vous avouer que je me demandais à quel moment j’aurais envie de refermer ce livre.

Je faisais cependant partie des personnes qui n’avaient jamais entendu parler d’Azincourt (les Français s’en étonneront peut-être, mais cela n’a pas fait partie des cours d’histoire que j’ai eus en Belgique, l’histoire de notre pays étant suffisamment compliquée pour ne pas apprendre en plus l’entièreté des batailles qui ont eu lieu en terre française). S’il n’a pas fallu attendre 20 pages pour voir arriver la ribaude du roman (on assiste de nouveau à des scènes de sexe multiples, rapides et furtives), qui en est finalement le fil conducteur, et un des rares personnages clairvoyants, on y parle néanmoins de combat, en on en parle bien.

Moi qui ne suis généralement pas amatrice de récits de guerre et de batailles, j’ai apprécié le ton donné à cette débâcle, de suffisance autant que de contexte. Les descriptions sont si parlantes et imagées qu’il est tout à fait possible de se représenter le scénario de la bataille en trois dimensions.

En résumé, une lecture de laquelle je ressors avec un sentiment mitigé : roman vivant (malgré le nombre de morts !), plein d’humour et d’ironie, mais en-dehors d’un sentiment de crispation, la présence de Fleur-de-Lys, qui disparaît à la page 80 pour ne plus ressurgir que de manière sporadique, ne m’aura finalement pas apporté grand-chose… 

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